1814, la campagne de France
La campagne de France de 1814 ne débute pas à Leipzig. Mais au soir du 19 octobre 1813, l'Allemagne est perdue et l'Empereur doit replier ses troupes derrière le Rhin, sur le territoire national. De Wrède tente bien de lui bloquer la retraite à la tête de ses Austro-Bavarois, mais il est balayé le 30 octobre par les débris des corps d'armée français. La plaine russe avait englouti la Grande Armée. Reforgée en quelques mois, la nouvelle armée de Napoléon était à nouveau étrillée sur les champs de bataille de l'Allemagne. Les alliés d'hier, fidèles dans la victoire, faisaient défection et tournaient leurs armes, hier glorieuses, dans le dos de leurs anciens compagnons. Le capitaine adjudant-major Guindey, des grenadiers à cheval de la garde, ne reverra pas la France. Il est tombé à Hanau sous les coups des chevau-légers bavarois, entouré des corps de ses adversaires, anciens alliés, qu'il a sabrés avant de succomber. Le brillant maréchal des logis du 10e hussards qui, en 1806, tuait en combat singulier le prince Louis-Ferdinand de Prusse à la bataille de Saafeld, emportait dans son trépas les lumières d'un Empire qui chavirait. Napoléon rentré à Paris, les derniers Français repassent sur la rive gauche du Rhin. Combien sont-ils ? 50 000, 60 000 ? Leur faible nombre n'a d'égal que l'état pitoyable dans lequel ils se trouvent. La faim et le typhus les emportent plus vite que les boulets ou les balles. Mais l'ennemi les suit, et déjà il faut faire front. Il est difficile, aujourd'hui encore, de qualifier la symphonie que joua Napoléon au cours de cet hiver 1814, pendant lequel il montra les limites du génie militaire, mais les conscrits ont, pour leur part, repoussé les limites du courage, du dévouement et du sacrifice devant l'invasion de leur pays. Ils sont dignes d'un profond respect, et ont écrit une splendide épopée, portant très haut le prestige de la France.
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